CH – Comment les États-Unis contrôlent les armes vendues à la Suisse

Pour Benjamin Gafner qui signe l’article « Wie die USA Schweizer Waffen kontrollieren » paru simultanément dans la Berner Zeitung, la Bieler Tagblatt, Der Bund et le Tages Anzeiger, si la Suisse venait à acheter des avions de combat américains, elle devrait accepter la législation américaine pendant toute leur durée d’utilisation. Cela signifierait que les États-Unis auraient le pouvoir de décider si lesdits avions peuvent voler et tirer, ou non, alors qu’il en irait différemment avec les jets d’origine européenne.

Cette affirmation de l’auteur n’est pas tout à fait exacte. Les avions de combat européens emportent également des composants basés sur de la technologie américaine – par exemple : la liaison de données tactiques (L16 ou L22), le deuxième canal GPS et le système d’identification ami-ennemi. Effectivement, voler sans disposer des clés de chiffrement américaines ne serait possible qu’avec des restrictions. Mais, à ce jour, il n’existe aucune preuve qu’un constructeur soit à même d’empêcher l’engagement d’un avion de combat ou de le précipiter au sol. L’indépendance technologique ne peut être obtenue que par un développement indigène. C’est également le cas des voitures, des machines à laver et de tous les appareils électroniques. Par conséquent, l’exigence d’indépendance absolue est non seulement hors de prix, mais aussi illusoire.

En outre, n’oublions pas que depuis 2013, la Suisse également contrôle le matériel de guerre qu’elle exporte. C’est le Seco qui mène des contrôles réguliers dans les pays d’importation afin d’éviter une revente non autorisée par la Suisse ou la dissémination de ces équipements militaires. Ces contrôles consistent entre autres à vérifier si le matériel de guerre exporté par la Suisse se trouve toujours chez le destinataire final déclaré. Au Mexique, par exemple, le stock de fusils d’assaut vendu par la Suisse est contrôlé.


Sources :


CH – Comment les États-Unis contrôlent les armes vendues à la Suisse