CH – Claude Nicollier : « Je crois à la nécessité d’une défense aérienne »
Dans une interview publiée le 9 août 2020 par Le Matin Dimanche, l’astronaute et ancien pilote militaire Claude Nicollier explique pourquoi il croit fermement à la nécessité de maintenir la souveraineté sur notre espace aérien et une solide capacité de défense aérienne.
Morceaux choisis :
De son engagement dans la campagne :
« [Si je m’exprime aujourd’hui, c’est] en tant que citoyen responsable. […] Si je peux convaincre quelques personnes, tant mieux. Ce n’est pas facile. Je suis passablement malmené par les partisans du non sur les réseaux sociaux, mais cela ne me dérange pas.«
De la menace et de l’utilité de cet achat :
« On parle de scénarios qui pourraient survenir dans trente ans. Eh bien en 2050 je n’ai aucune idée de ce qui pourrait arriver. Mais nous devons être parés à toute éventualité. […] Le but est d’assurer la souveraineté de l’espace aérien et d’avoir les capacités de résister en cas de tensions même accrues, qui peuvent dégénérer en conflit. […] C’est justement parce que nous ne sommes pas dans l’OTAN que nous avons la responsabilité d’assurer la souveraineté de notre espace aérien. […] Il y a un besoin urgent de remplacer tous les moyens de notre défense aérienne. Les F/A-18 arrivent en bout de course, de même que notre système de défense sol-air.«
De l’argent à investir et de l’idée de « luxe » :
« La votation ne porte que sur les 6 milliards destinés aux avions de combat. Et, il faut le répéter, ce montant sera pris sur le budget normal de l’armée. Pas ailleurs. […] Ce ne sont pas des jets de luxe, ce sont des avions qui ont des spécifications élevées et celles-ci ont un prix. Un avion de combat moderne et performant, ce n’est pas bon marché.«
Des avions de combat légers et du « tout défense sol-air » :
« Cette option [l’Aermacchi M-346 FA] n’est pas acceptable, parce que cet avion ne remplit pas les critères demandés. Pour assurer la sécurité, des performances bien précises sont exigées. Et elles ne sont pas disponibles sur l’avion d’entraînement italien. […] Une défense sol-air sans support aérien ne marche pas à cause de la topographie du pays. Les radars au sol fonctionnent bien sur le Plateau mais sont beaucoup moins efficaces dans le massif alpin. Vous devez avoir des radars aéroportés pour assurer la sécurité d’événements comme le Forum de Davos. Les avions modernes ont ces capacités pour détecter n’importe quel objet volant dans n’importe quelle vallée. Y compris, par exemple, un missile de croisière passant le col du Grand-Saint-Bernard et restant près du sol pour terminer sa course sur le barrage de la Grande-Dixence. »
Du résultat du vote le 27 septembre 2020 :
« Les gens vont comprendre que nous avons la responsabilité d’assurer la sécurité de notre pays à long terme.«
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