France – Police du ciel – Près de 300 « situations anormales » détectées en 2018 par l’armée de l’air
En 2018, le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) françaises a détecté 298 situations anormales dans l’espace aérien national français.
De quoi s’agit-il ?
Les termes “situations anormales” ou “incidents” regroupent les pertes ou absences de contact radio avec des aéronefs civils ou militaires, les pannes de transpondeur, les problèmes de trajectoires, mais aussi les approches de bombardiers stratégiques russes au large des côtes françaises.
La gestion de ces incidents a entraîné 88 décollages sur alerte (hot missions) d’avions de chasse de l’armée de l’air et de la marine nationale (l’aéronavale).
La France s’attend à voir exploser au cours de la prochaine décennie le nombre et la diversité des objets aériens à gérer. Ses autorités de régulation aérienne estiment en effet que le trafic aérien va doubler d’ici 2035, passant de 12’000 à 24’000 avions survolant quotidiennement le territoire national – compte non tenu de la forte progression de l’activité des drones.
Pourquoi est-ce intéressant ?
Parce que l’estimation française – doublement du trafic aérien et forte augmentation de l’activité des drones – n’est pas propre à l’Hexagone. C’est toute l’Europe qui est concernée par le phénomène, la Suisse comprise.
Cela implique donc que la Suisse, enclavée territorialement au centre de l’Europe et couverte par un espace aérien commun, dispose encore à l’avenir des capacités nécessaires pour pouvoir intervenir dans ledit espace de manière autonome ou en coopération avec ses voisins, le cas échéant. C’est une question d’exercice de sa souveraineté et de prise de sa part de responsabilités. C’est tout l’enjeu du renouvellement des moyens de nos Forces aériennes, le programme Air2030.
Source : Près de 300 « situations anormales » détectées en 2018 par l’armée de l’air, par Guerric Poncet, in Le Point, 14.03.2019